La navigatrice de 35 ans a
terminé avec succès ce matin a traversée en solitaire de l'Atlantique
Nord à la rame. Elle devient ainsi la toute première Nord-Américaine à
réussir pareil exploit.
Partie d'Halifax le 6 juillet, elle a atteint la longitude de l'île
d'Ouessant, au large de la Bretagne, désignée comme ligne d'arrivée de
son parcours à 11h09, heure locale en France (05h09 à Montréal). Son
embarcation a par la suite été remorquée vers le port de Lorient, en
France, sa destination ultime.
«J'ai peut-être un peu peur de retrouver la civilisation après tant de
jours comme ça, seule avec mon embarcation», a-t-elle affirmé à environ
24 heures de son arrivée, hier matin, sur les ondes du 98,5 FM.
Plusieurs membres de son équipe au sol, qui l'ont épaulée pendant toute
son odyssée, se trouvaient d'ailleurs sur place afin de l'accueillir et
de célébrer ce moment fort de l'histoire du nautisme avec elle.
Tempêtes et mésaventures
Prévu à l'origine pour durer une centaine de jours, le périple de Mylène
Paquette s'est prolongé en raison des conditions météorologiques
souvent difficiles qu'elle a dû affronter.
«Ç'aura été dur jusqu'à la fin, jusqu'à la dernière seconde», a-t-elle concédé.
À de nombreuses reprises, elle a été contrainte de demeurer immobile sur
l'eau pendant plusieurs jours, compte tenu de la force des vents et des
vagues qui déferlaient sur elle. Son embarcation a d'ailleurs chaviré
pas moins de 10 fois au total en raison des intempéries. Malgré
plusieurs précautions, elle a parfois subi de légères blessures lors de
ces tempêtes.
Il n'y a pas que le corps de Mylène qui ait été éprouvé durant ce
voyage. Son moral aussi. Elle a notamment dû affronter sa phobie de
l'eau, afin de plonger et nettoyer le dessous de la coque de son navire,
où s'étaient agrippés des dizaines de petits mollusques. Un défi
qu'elle a de nouveau relevé haut la main.
L'un des moments forts de son voyage fut sans contredit le coup de main
inopiné que lui a offert l'équipage du célèbre bateau de croisière Queen Mary 2.
Comme elle avait perdu des provisions et des pièces d'équipement à la
suite d'une tempête, le navire, qui se trouvait sur sa route, s'est
arrêté pour la ravitailler.
Mais nul doute que les douleurs et les ennuis de Mylène au cours des
derniers mois feront désormais place au soulagement et à la satisfaction
d'avoir enfin regagné la terre ferme, et d'avoir réussi ce que
plusieurs auraient cru impossible.