La baleine de Montréal est morte
Radio-Canada - Soumis le 9 Juin 2020, 15:51
Le directeur scientifique du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins, Robert Michaud, croit qu'il s'agit bel et bien de la baleine à bosse qui a ravi les Montréalais depuis plus d'une semaine et qu'elle est morte.

Tout indique que le rorqual à bosse qui s'est offert en spectacle dans la grande région de Montréal la semaine dernière dans les eaux du fleuve Saint-Laurent a rendu l'âme.

Une carcasse de baleine a été signalée mardi matin dans le secteur de l'île Beauregard, près de Varennes, à l'est de Montréal, par Simon Lebrun, un pilote membre de la Corporation des pilotes du Saint-Laurent. Elle y flotte toujours.

Selon le président et directeur scientifique du Groupe de recherche et d'éducation sur les mammifères marins (GREMM), Robert Michaud, il ne fait guère de doute qu'il s'agit bel et bien de la baleine à bosse vue à Montréal et qu'elle est morte.

« Nous, on rentre en phase évaluation. On envoie une partie de notre équipe pour aller évaluer la situation, observer que c’est bien ça, a-t-il déclaré à l'émission Tout un matin. Mais je vais vous avouer que je n’ai pas beaucoup de doute. La silhouette de la chose qu’on voit sur l’image est très claire. On voit même les [nageoires] pectorales. »

« Quand on voit un animal comme ça, sur le dos, c’est bien une carcasse,» a commenté moins d'une heure plus tard la porte-parole du GREMM, Marie-Ève Muller.

Arrivée à Montréal dans les derniers jours du mois de mai, la baleine à bosse avait été aperçue pour la dernière fois dans le secteur de Pointe-aux-Trembles, très tôt dimanche matin.

Remorquer la carcasse, faire une nécropsie
Selon le GREMM, il s'agit maintenant d'identifier où se trouve la baleine et de déterminer s'il est facile d'y accéder afin de pouvoir la remorquer sur une rive.

Le groupe coordonne cette opération d'évaluation, en collaboration avec Pêches et Océans Canada et la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal.

Si l’animal est véritablement échoué et si la carcasse est accessible, on va devoir passer à l’évaluation, voir ce qui pourrait être fait dans les circonstances, explique Robert Michaud.

C’est un gros animal, ça ne se [déplace] pas facilement, c’est plusieurs tonnes, et on ne veut pas laisser ça à la dérive.

C’est une entrave à la navigation, ça peut être une nuisance importante pour les gens et c’est surtout une source d’information très importante [pour] comprendre ce qui s’est passé.

Robert Michaud, président et directeur scientifique du GREMM
Une nécropsie devrait normalement être effectuée sur la baleine à bosse, poursuit M. Michaud, mais encore faut-il que cela soit praticable dans les circonstances actuelles.

On est en période COVID, et ça prend beaucoup de monde pour faire un travail comme ça. On a prévu travailler avec des équipes réduites dans des conditions sécuritaires pour tout le monde, alors on va évaluer ça dans prochaines heures, souligne-t-il.

Tout va être fait pour tenter d’apprendre ce qui est arrivé avec cette carcasse. Ça va peut-être éclairer aussi son voyage à Montréal. - Robert Michaud, président et directeur scientifique du GREMM

Des hypothèses à vérifier
Selon Mme Muller, une éventuelle nécropsie permettrait de vérifier différentes hypothèses quant au sort subi par la baleine à bosse.

C’est possible que la baleine se soit échouée, c’est possible aussi qu’elle ait été frappée par une embarcation, peut-être aussi qu’elle avait déjà une maladie en arrivant ici, avance-t-elle. Ce sont toutes de bonnes questions, C’est un peu à ça que ça sert, une nécropsie.

Avec l’analyse de la carcasse, on pourra peut-être savoir ce qui a causé la mort de l’animal. On pourra peut-être savoir si elle avait pu s’alimenter récemment, ça va nous donner un peu plus de détails sur l’historique de cet animal.

Marie-Eve Muller, porte-parole du GREMM
Selon Mme Muller, rien n'indique que le mammifère avait des problèmes pour s'alimenter puisqu'elle ne semblait pas avoir maigri depuis son arrivée à Montréal.

Les rorquals à bosse se nourrissent habituellement de krill ou de petits poissons qui vivent en banc, comme des capelans, des harengs ou des lançons, indique-t-elle.

Dans le secteur de Montréal, on n’a pas ce type de proies. Par contre, il y a d’autres petits poissons qui vivent en banc. On peut penser à l'alose savoureuse qui est en pleine montaison.

Elle note en outre qu'un rorqual peut jeûner pendant un certain temps sans avoir de problème significatif, comme il a d'ailleurs l’habitude de faire lors de sa migration.

Mme Muller rappelle en outre que les baleines à bosse sont habituées à croiser des navires dans leur environnement naturel. Cela n'exclut cependant pas pour autant la thèse d'une collision.

Une stratégie qui n'est pas remise en cause
Le patron du GREMM ne croit pas, par ailleurs, que le sort vraisemblablement subi par la baleine doit remettre en question la stratégie des autorités de laisser la nature suivre son cours.

Selon Robert Michaud, tenter de rediriger la baleine vers le golfe du Saint-Laurent n'était tout simplement pas une option.

On est très à l’aise avec cette position, parce que les expériences qui ont été tentées avant nous montrent qu’il y a très très peu de possibilités de dévier un animal de ce type-là de sa course, soit de l’attirer, de le repousser avec des sons, explique-t-il.

On peut le faire par exemple pour des microdistances, mais pas pour des distances comparables. Pour nous, ça ne remet pas en question cette position.

Mme Muller souligne pour sa part que la présence de la baleine à bosse à Montréal aura possiblement eu des répercussions positives, même si cette aventure s'est mal terminée.

Pour beaucoup de Montréalais, il s'agissait peut-être là d'une première rencontre avec un tel animal.

Peut-être que ça a permis aux gens en fait d’apprendre que c’est normal de trouver des baleines dans le Saint-Laurent, – simplement pas dans ce secteur-ci – que c’est leur habitat naturel, avance-t-elle.

Peut-être que c’est un début de prise de conscience de notre impact, même à Montréal, sur les baleines. Et là-dessus, ça aura été un grand gain pour toutes les baleines.

Source: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1710369/baleine-bosse-echouee-varennes-fleuve-saint-l...
Soumis par: Stéphane
Catégorie: Faune et flore
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